Les photographies de MG
Je regardais ses photos et je les aimais. (Elles ressemblaient à quelques unes que j’aurais aimé tirer, ou à quelques unes que j’aurais (également) peintes, (il les voile d’un rideau de gouache, parfois plus appuyé, parfois plus serré), ou à quelques autres parce qu’une aura leur échappe, (vous savez « l’aura » dont parle Benjamin : l’impalpable, l’immatériel qui flotte et saisit l’invisible, l’imperceptible d’une représentation).
Comme je les aimais, je les ai copiées, comme je les ai copiées, j’ai voulu lui dire et je lui ai envoyé mes textes.
Photo 23
Corps de rêve dans une enceinte de fenêtre close, appuyé nu.
Corps comme un rêve ancré sur l’horizon, dévoilé et dévêtu,
Mais à 16 ans, il ne sait pas encore qu’il flotte dans un délavé de jaune.
Photo 822
Homme geisha, pétale incertain.
Corps albâtre, baigné immobile flotté rouge et parme.
Regard dérobé, bras abandonné, parfum déposé
Rêve, (le 7ième)
Ballade sur ses seins, sur l’entre deux du plat de son torse, la verticale de son buste, l’angle de son épaule. Ritournelle égérie, regard coupé, désenchanté. Gauche et ombrageux, gouffre de doux. Seule sa bouche dessinée close, le relie aux couleurs gouaches jaune et vert.
Paysage 845
Parce que moi, je veux écrire sur les mausolées irrigués d’eau, de fleuve sexe, d’essence d’homme à engendrer.
Photo 01
Il ferme les yeux, les coudes appuyés sur le cippe, stèle sans nom et sans substantif. Nu comme on prie ou comme on pense, lieu de silence - lieu clos de rêves et de chimères - il ferme les yeux, il s’esquive. C’est sa force.
Vous avez vu les lumières ?
Les jeux que ça fait avec la mise en scène ?
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