jeudi 15 janvier 2009

J’aimerai changer de coiffure
ou alors changer de tête,
... ou de corps,
ou si ça c'est pas suffisant, changer de genre...
ou d’idées,
... ou alors de langage.

Ou bien d’état ?
En végétal,
ou peut-être en animal...

Ou alors en lumière ?
Ou en particules ? (peut être de poussière)
Ou en escarbille,
ou bien peut-être suffirait-il d'écrire du bas vers le haut... Peut-être que ce serait suffisant pour inventer une idée qui n’existe pas et qui dirait quelque chose qu’on connaît pas... Peut-être...

mardi 13 janvier 2009

Rêve de nid

Coincé dans une marmite, je veux le retirer de là.
Je prends mes mains, je saisis le nid et le soulève mais il est fragile et il se délite.
Je prends une fourche et je plante les dents de la fourche dedans la paille du nid mais j’entends un craquement et quelqu'un dit : "ça y est, il est cassé".
J’enfonce mes doigts, je les glisse dans la marmite pour dégager le nid de sa gangue de fer et je le soulève.
Le nid rompt. Un liquide transparent coule. Quand tout est désagrégé, un oisillon jaune se tient dans ma main, campé sur ses jambes, jeune, très jeune, duveté, à peine plumé.


Fin septembre

Le vent est plus frais, plus humide, le ciel chargé de sel et la plage se vide. L’hiver s’annonce avec le vent qui déchire les crêtes extraverties et les bleus exubérants des nuages corses. Je marche. Les figues sont encore lourdes et ventrues comme des couilles, ultimes sucres, derniers fruits, derniers soleils. Immense silence, immense solitude au soleil couchant les parfums sauvages.

jeudi 8 janvier 2009

Nouveaux Romans, nouveaux romans...

"Nuits de vie"

Prologue :

Le soleil se couche, V dit : « Agir, c’est se compromettre. ». Je suis d’accord, agir, c’est risqué, V ajoute : « Il faut agir quand même. »

C’est à ce moment là que je me suis dis qu’il ne fallait pas renoncer à être un autre maintenant que j’en avais encore envie.

Deux choses l’une, soit j’épousais ILell, (et je lui trouvais une robe ou un pantalon à ma guise), soit je le tuais.

Extrait :

Dans le train, je foule les rives envasées du fleuve et les rives ensablées des grèves. Je le trouve posé sur l’eau, comme un tableau de Dali, le corps suspendu, surgi du plasma des limbes, assis, les jambes ramenées à la verticale entre ses bras, la tête posée sur ses genoux, ruisselant. Il est prostré. Il hésite, il sait qu’il mourra. Je vois l’arc de ses épaules, son avant bras enlaçant ses genoux, sa main (délicate) posée sous son coude, ses cheveux mouillés, séparés par une ligne d’eau. Je l’aime infiniment.

Les nouveaux romans sont arrivés

Le Jaune est un roman qui met simultanément en scène trois femmes, deux en temps réel et la troisième par la lecture de son journal. Clara vit au Jaune, sa mère Madeleine a disparu en laissant à sa fille un journal que celle-ci brûle sur un coup de tête. Devenu illisible, Bénédicte Céline, biographe, est chargée de le réécrire.

Prologue

"Ce n'est pas moi qui ai commencé à mentir, c'est l'histoire. En décidant d'écrire ce journal, j'ai pensé qu'il me suffirait de traduire en mots les flots de pensées qui m'assaillent or, je me heurte à un mur, une forteresse. Les mots se lézardent au fur et à mesure que je veux les formuler, ceux de l’amour, de la haine et du mépris.

C'est de l’engrenage dont je voudrais parler, de l’enchaînement inéluctable des rapports de causes à effets. J’ai préféré trahir plutôt que d’affronter ma honte, humilier plutôt que de renoncer à mon orgueil. Ils ont tous cru que le père de Clara était un amant sans passé, ni futur, mais c'était Léo. J’ai gardé Clara par amour-propre, bouffie, dévorée d'orgueil. Heureusement, elle est longue et fine, brune et bouclée et elle saura un jour que son ascendance est pâle comme le blé."


Extraits

Clara
« Je suis allée la voir à l’hôpital. Il y avait des lumières blafardes partout, des lumières blanches à néon sur des peintures d'hôpital bleu ou jaune mais qui suintaient la bile ou le livide sur les visages des patients et des infirmiers.

Les escaliers résonnaient, les malades en chemises de nuit déambulaient en savates, ou habillés, mais comment dire, la chemise pendante, la braguette ouverte, la chaussure délacée, errants. »


Mad

« Elle est partie après m’avoir montré sur un vieux carnet de dessins, des esquisses de visages, des dieux monstrueux, ouatés, distordus, effilés par le vent. »